martes, 11 de octubre de 2022

Tu piel / Ta peau (Les feuilles du bien)

Tu piel,

dorada y crujiente

como una hoja que el otoño

hubiera dejado

caer en mi camino,

se antoja hoy

dulce y jugoso

espejismo,

fruto tardío

que reverbera

bajo las luces

postreras del estío,

sometido

a los caprichos del viento

que, ora mece las hojas

ora sacude las ramas

dejando al árbol

desnudo y frío,

con un manto

ocre y amarillo

a los pies del invierno.



Naturaleza eterna

e invariable

que volverá a pintar

de verde las ramas

como hizo siempre

la primavera

y te traerá –quién sabe-

de nuevo

con los primeros soles,

resplandeciente,

llena de vida.


Ta peau,

dorée et croustillante

comme une feuille

que l’automne

aurait sagement

laissé tomber sur mon chemin,

apparaît aujourd’hui

douce et juteuse,

fruit tardif

qui réverbère

sous les dernières lueurs de l’été.



Ta peau,

exquise feuille

soumise

aux caprices des vents

qui bercent son vol

et annoncent l’hiver

à un arbre triste

nu et solitaire

qui se plaint déjà

les branches en l’air.



Ta peau

-je me souviens de ta peau-

fraîche et lumineuse au printemps.

Fleur de saison,

feuille pleine de vie,

luzerne

dont les fleurs

rares et violacées

j’ai tenté en vain

de mettre dans un vaisseau

sans comprendre

que le seul maître de la feuille 

est le vent qui trace son destin.